Une sortie astro, que ce soit pour faire des observations visuelles et a fortiori pour faire de l’imagerie planétaire … ça ne s’improvise pas !
Tout commence, bien évidemment, par l’étude de la météo. De nombreux sites spécialisés existent et vous trouverez sur ma liste de liens ceux que j’utilise le plus souvent. Le ciel doit être dégagé de tout nuage tout le temps que vous avez prévu pour la sortie (Monsieur de La Palice n’aurait pas mieux dit, pas besoin d’un article pour cela !). Mais attention, je vous alerte tout de suite : ne pensez surtout pas que ciel clair soit forcément synonyme de bonnes conditions ! Il faut en effet que l’atmosphère soit stable. La turbulence atmosphérique (qui a pour effet de disperser la lumière de façon fluctuante et aléatoire) est l’ennemi juré de l’astro-photographe planétaire. Donc, à moins de pouvoir vous offrir des heures d’observations au télescope spatial HUBBLE ou l’optique adaptative du VLT, vous serez toujours limité par les caprices d’Eole.
Christophe PELLIER a récemment bien résumé dans cet article sur son blog les situations propices à un bon seeing.
Des sites comme Meteoblue et SkippySky peuvent vous aider à prévoir les choses: ils ont des estimations assez bonnes du seeing. Prenons par exemple Meteoblue : après avoir choisi votre ville, cliquez sur « Air » puis « Astronomical seeing »
Comme on le voit ci-dessus, la plage 19h – 23h est très favorable : aucune couverture nuageuse (0 – 0 – 0 sur fond bleu), un seeing index entre 4 et 5 (fond vert) et un jet-stream aux alentours de 15 m/s (fond vert). Personnellement, quand je vois de telles conditions quelques heures avant, je sors le matériel pour sa mise en température !!!
Il faut aussi savoir « sentir » les conditions. Le moment venu, sortez sous le ciel étoilé et regardez attentivement les étoiles. Plus la turbulence atmosphérique est importante, plus elles scintillent. Regardez les étoiles à une hauteur de 45° environ : si elles ne scintillent pas trop, c’est bon signe !
Préparer sa soirée, c’est aussi décider de sa (ses) cible(s).
- Quelles seront les planètes visibles ?
- À quelle hauteur seront-elles ?
- À quelle heure aura lieu leur passage au méridien sud (où elles seront au plus haut dans le ciel) ?
- Pour Jupiter, verrai-je la Grande Tache Rouge, Oval BA, … ?
- Pour les planètes avec des satellites (Jupiter, mais aussi Saturne voire Uranus), quelle sera la configuration de ceux-ci ? Si vous décidez de réaliser une animation de rotation jovienne, elle n’en sera que plus intéressante si la GTR est visible et/ou que l’ombre d’un ou plusieurs satellites se déplace sur le globe.
- Pour la Lune, quelles seront les structures visibles près du terminateur ?
- …
Afin de vous aider à répondre à toutes ces questions, des outils doivent être utilisés :
Pour la position générale des objets sur le ciel, j’utilise le superbe logiciel nommé Stellarium.
Pour la position des satellites de Jupiter, vous cliquez sur Jupiter et vous pouvez zoomer :
La visualisation du passage des ombres des satellites de Jupiter est également possible sur Stellarium. Cependant, je préfère pour cela utiliser le logiciel Coelix (ou le logiciel Jupiter 2). En effet, la visualisation de la position exacte de la GTR sur Stellarium est très difficile à paramétrer correctement alors qu’elle est plus simple sous Coelix.
Sous Stellarium, faites attention à bien cocher « Simuler la vitesse de la lumière » (dans « Affichages ») sinon la visualisation de la position des satellites sera en retard de 43 mn (temps moyen que met la lumière pour parcourir la distance Jupiter – Terre !)
Exemple sous Coelix : le triple passage d’ombres du 12/10/2013 (événement rare que je n’ai malheureusement pu immortaliser à cause des nuages)
Exemple sous Atlas Virtuel de la Lune :
Enfin, préparer sa soirée, c’est bien évidemment préparer soigneusement tout son matériel :
- Sortir le télescope au moins une heure (voire plus avec les gros diamètres fermés) avant la séance
- Faire une bonne mise en station
- Vérifier la collimation et la retoucher si nécessaire (liens)
Bon cieux !
Eric